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Centre Jean Bodin

Séparés par des virgules

Une vague de refus d’accès aux ports face à la pandémie de Covid-19 Marie Boucher, Justine Guillemot, & Ysam Soualhi, étudiant en M2 – Droit international et européen à l’Université d’Angers Sous la direction d’Alina Miron, Professeure de droit international

Les premières lignes 

Le 11 mars 2020, l’OMS a déclaré l’existence d’une pandémie de Covid-19 soulignant la propagation du virus au niveau mondial. Son directeur a conclu son allocution en rappelant que « [n]ous sommes tous sur le même bateau, et devons faire ce qu’il ‎convient de faire calmement afin de protéger les citoyens du ‎monde ». Une image maritime pourtant mal choisie.

La pandémie de Covid-19 apporte chaque jour son lot de navires infectés privés d’accès aux ports. La période actuelle rappelle des épidémies plus anciennes dont la propagation a été favorisée par le transport maritime de personnes et de marchandises. En 1720, les autorités italiennes refusèrent l’accès au port de Livourne au Grand-Saint-Antoine en raison de plusieurs cas de fièvre à bord. Ce navire accosta finalement à Marseille et y amena la peste. Plus récemment, des mesures restreignant l’accès aux ports ont été prises lors de l’épidémie causée par le virus Ebola en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire avait par exemple instauré des contrôles sanitaires préalables pour les navires en provenance du Nigéria et du Sénégal. Ces épisodes expliquent en grande partie le comportement actuel des États et leurs réticences à accueillir des navires dans leurs ports.

Les États, craignant de voir débarquer sur leur territoire plusieurs centaines de passagers atteints par le virus, adoptent des mesures restreignant l’accès à leurs ports, en particulier à l’égard des navires de croisière. Le 25 février, le MSC Meraviglia s’est ainsi vu refuser successivement l’accès à un port jamaïquain et à un port caïmanais car un cas de Covid-19 était suspecté à bord. Le Westerdam s’est lui aussi vu refuser l’accès aux ports japonais. Après 10 jours d’errance en mer favorisant la propagation du virus parmi les passagers, il a finalement accédé au port cambodgien de Sihanoukville le 13 février. Le Silver Explorer, l’Azamara et le Celebrity Eclispe se sont vu opposés les mêmes refus par le Chili et le Pérou en mars.

 

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