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Centre Jean Bodin

Séparés par des virgules

Les violences sexuelles dans les conflits armés En présence du docteur Denis Mukwege

L’UA décernera le 23 janvier 2018 un Doctorat Honoris Causa au gynécologue congolais Denis Mukwege, mondialement connu pour son œuvre au service de la lutte contre les violences sexuelles dans son pays, la République Démocratique du Congo, mais aussi dans le reste du monde. La table ronde du lendemain, 24 janvier 2018 rassemblera des chercheurs et des experts de terrain ayant travaillé sur la thématique des violences sexuelles dans les conflits armés. Que ce soit dans les provinces des Kivu en RDC, ou en Ukraine, en Syrie, en République centrafricaine, en Colombie, ou dans d’autres zones de guerre, les violences sexuelles ne sont pas seulement des actes isolés commis par des combattants ayant perdu tout repère moral. Elles relèvent de stratégies déterminées, poursuivant des motifs divers, de l’humiliation communautaire à l’épuration ethnique, en passant par la terrorisation des populations civiles et des opposants politiques. Trois questions seront abordées, pour comprendre, punir et prévenir le phénomène.

 

 

Bérangère Taxil, Professeure de droit international à l'Université d'Angers et les étudiants de la promotion 2017-2018 du M2 Droit International et Européen,

 

vous invitent Le Mercredi 24 janvier 2018 de 9h à 12h45

 

Amphithéâtre Volney, Faculté de droit, d'économie et de gestion de l'Université d'Angers

 

La thématique des violences sexuelles dans les conflits armés

L’histoire a montré que les violences sexuelles sont une caractéristique systématique des conflits armés, tantôt récompense des guerriers, tantôt arme de destruction de la population vaincue. Cependant, le phénomène est loin de se limiter à cela, pour devenir une véritable stratégie des combattants.


Définies par le droit international, les violences sexuelles comprennent le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée et toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable comme les mutilations sexuelles. En temps de conflits armés de tels actes s’inscrivent dans un schéma global d’exactions. La violence sexuelle peut être utilisée à titre de mesure de représailles, pour susciter la peur ou comme méthode de guerre dans le but de détruire le tissu social.


En droit international, elles sont considérées comme des violations graves du droit humanitaire et ont été interdites par la 4ème Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. De plus, depuis la mise en place de juridictions pénales internationales et la création de la Cour pénale internationale (CPI), les violences sexuelles perpétrées lors d’un conflit armé, constitutives d’un crime grave de droit international, peuvent être poursuivies au niveau international. Les décisions des tribunaux pénaux ad hoc pour l’Ex-Yougoslavie et pour le Rwanda ont ainsi appréhendé la question avant la CPI.


Dans le cadre de cette table ronde, notre point de départ sera le conflit armé qui se déroule depuis plusieurs décennies à l’Est de la République Démocratique du Congo, dans les Kivu. C’est dans ce conflit qu’intervient le docteur Denis Mukwege. Après des études de médecine et une spécialisation en gynécologie, il a décidé de consacrer sa vie à la réparation des  femmes victimes de violences sexuelles, réparation tant physique que psychologique et sociale.


Ainsi, cette table ronde a pour but de rassembler des chercheurs et experts de terrain ayant travaillé sur la question des violences sexuelles en temps de conflits armés afin de discuter des évolutions politiques, juridiques, sanitaires, sociologiques qui peuvent permettre de mieux cerner le phénomène.

Actes Vidéos : "Les violences sexuelles dans les conflits armés" en présence de M. Denis MUKWEGE

 « Le point de vue des victimes de violence sexuelle »
par Denis Mukwege

 

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Comprendre le phénomène : l’évolution des mobiles des violences sexuelles

« Auteurs de violences sexuelles : au-delà de la question des motivations, l’importance des contextes »
par Raphaëlle Branche, professeure d’histoire à l’Université de Rouen

 

« Zéro Impunity : enquête en France, en Centrafrique, aux États-Unis, en Syrie, en Ukraine, à l’ONU et à la CPI »
par Stéphane Hueber-Blies, auteur et réalisateur

Discutante :
Diane Roman, professeure de droit public à l’Université de Tours

 

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Punir les crimes : quelle justice pénale internationale ?

 

« Les violences sexuelles devant les juridictions pénales internationales »
par Isabelle Moulier, maitre de conférences en droit public à l’Université de Clermont-Auvergne.-non diffusé-

Discutantes :
Céline Bardet, juriste, enquêtrice criminelle internationale, fondatrice et présidente de l’ONG We are Not Weapon of War
Isabelle Fouchard, chercheur CNRS, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISJPS), Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne

 

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Prévenir les actes, entre action humanitaire et restauration de l’État

 

« Quelle action sur le terrain ? »
par Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (UNHCR)


échanges avec la salle

Propos conclusifs

par Véronique de Keyser, professeur émérite de psychologie, Université de Liège ; Députée européenne honoraire ; Présidente de l’association des Enfants de Panzi et d’Ailleurs

 

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Le docteur Denis Mukwege

Denis Mukwege, né en 1955, est un gynécologue congolais, mondialement connu pour ses techniques chirurgicales de réparations de l’appareil génital féminin suite aux violences sexuelles perpétrées dans le conflit qui sévit à l’est de la République Démocratique du Congo.

Il est un acteur engagé dans la protection des droits de l’homme et plus particulièrement des femmes. Il a effectué sa spécialisation en gynécologie à l’université d’Angers dans les années 1980.
Ayant choisi de retourner en RDC, il a travaillé à l’hôpital de Lemera qui a été détruit en 1996 par des bandes armées. Il fonde alors, avec l’aide d’un organisme caritatif suédois (Pingstmissionens Utvecklingssamarbete) l’hôpital de Panzi, à Bukavu. Dans celui-ci, il se dédie à lutter contre un phénomène qui prend de l’ampleur dans la région : la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes et des fillettes.

Depuis son hôpital, le docteur Mukwege surnommé « l’homme qui répare les femmes » médiatise la cause des femmes victimes de violences sexuelles afin de stopper cette « épidémie volontaire ». Il se déplace alors dans le monde entier et multiplie les discours dans toutes les plus hautes instances internationales, jusqu’à l’Assemblée générale de l’ONU, afin de susciter une prise de conscience de la communauté internationale.

Son action pour la reconstruction des femmes a fait l’objet de deux films. Le premier en 2014 intitulé "Congo, médecin pour sauver les femmes", d’Angèle Diabang. Le second, "L’homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate" est sorti en salles en 2015 sous la réalisation de Thierry Michel et Colette Breackman. Il est aussi interviewé dans le film Human de Yann Arthus Bertrand en septembre 2015.

Présenté par le Time comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde en 2016, pressenti plus d'une fois ces dernières années pour le prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege a, pour son engagement, reçu plusieurs doctorats honoris causa, mais aussi de nombreuses décorations et hommages.

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