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Centre Jean Bodin

Séparés par des virgules

VSEGViolences sexuelles et enfance en guerre

Les enfants sont les premières victimes de violences sexuelles  dans les conflits armés, pour des raisons multiples liées aux  stratégies guerrières. Ils sont enrôlés de force pour servir d’esclaves sexuels. Ils sont enlevés, emprisonnés, torturés pour terroriser la population et réduire leur famille et les belligérants au silence (Syrie). Parfois issus du viol, ils résultent de grossesses  forcées, leur mère ayant parfois servi d’incubateur à futurs  soldats (Daech). Le phénomène est mal connu et peu étudié.

Les moyens de lutter contre ces violences extrêmes et volontaires sont limités. Or, parmi les auteurs de violences sexuelles figurent aussi des enfants. Doit-on les considérer comme  victimes ou bourreaux ? Comment traiter leur cas, d’un point  de vue social, judiciaire, psychologique ? Quel futur envisager  pour ces mineurs délinquants ? Quelles leçons tirer du passé ?

En temps de paix, les auteurs de violences sexuelles ont souvent été eux-mêmes victimes de sévices. Il est probable qu’on puisse identifier un phénomène de porosité des comportements en temps de guerre à ceux en temps de paix. Ainsi, le traitement holistique de l’enfance victime et délinquante est une question de santé publique autant que de sécurité nationale.

L’association de groupes de recherche

Le projet vise à associer deux groupes de recherche : EnJeu[x]  Enfance et Jeunesse et la Chaire Mukwege. D’une part, le programme pluridisciplinaire EnJeu[x] Enfance et Jeunesse fédère un large consortium autour de l’étude de l’enfance et de la  jeunesse et qui se positionne comme un réseau de recherche  reconnu, au niveau national et international, sur ces thématiques  porteuses d’enjeux sociétaux forts pour l’avenir. D’autre part, la  Chaire internationale Mukwege porte sur les violences sexuelles  dans les conflits armés et rassemble les universités ayant décerné un Doctorat Honoris Causa au Dr Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018. Elle a pour objectif de rassembler des chercheurs  travaillant sur le sujet lors de congrès annuels. Les projets de  recherche menés dans le cadre de la Chaire correspondent à l’approche du Dr Mukwege qui aborde la réparation des victimes de violences sexuelles autour de quatre piliers principaux : médical, psychologique, socio-économique et juridique. L’une de ses thématiques majeures sera de placer l’accent sur l’enfant (victimes et auteurs de violences sexuelles) en vue de l’organisation en France (Angers) d’un Congrès international de la  Chaire dédié au sujet.


La démarche du projet VSEG suppose l’association avec des acteurs de terrain essentiels, associations ou partenaires institutionnels tels que le Comité des droits de l’enfant de l’ONU  ou la clinique de Panzi en République Démocratique du Congo  (RDC)

Les objectifs du projet pour 2020

  • Faire des universités d’Angers et du Mans des partenaires majeurs de la Chaire internationale Mukwege et renforcer la visibilité de compétences déjà affirmées sur l’enfance
  • Devenir un acteur national et international de référence sur les études relatives aux violences sexuelles et  à l’enfance, pour étudier cette question dans ses dimensions historiques, psychosociales, médicales et juridiques afin de mieux comprendre, prévenir et sanctionner le phénomène

Le projet VSEG organisera un workshop à Angers en juillet 2020 pour réfléchir ensemble à ces questions. Une mission à Panzi  (Congo) est prévue en mai pour deux des chercheurs du projet et permettra de confronter les questionnements académiques aux réalités du terrain.


En 2020, la structuration des recherches dans ce réseau associant disciplines de santé et SHS permettra d’identifier les questions à résoudre et d’initier les premières recherches associant chercheurs français, européens et internationaux. A terme, le projet VSEG ambitionne de déposer un projet auprès de l’Agence Nationale de la Recherche, tandis qu’un projet européen Marie Curie sera déposé par la Chaire Mukwege.

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